La poétique du corps dansant chez Stéphane Mallarmé et chez les poètes de la postmodernité : Rilke, Jean Follain et Jean Tortel
Résumé
La tradition poétique, à la recherche de plus de perfection, accorde une place de choix
à la musique et à ses occurrences rythmiques, phoniques et voire aphoniques. De plus, la
virtuosité reconnue à certains artistes français, en l’occurrence Rimbaud, Verlaine, Mallarmé
et Claudel, induit à la considération de l’écriture poétique comme étant le véhicule immédiat
de signes musicaux. Cependant, l’art chorégraphique, qui fait une intrusion remarquée et
diversement appréciée dans le texte poétique des XIXe et XXe siècles, mérite une attention
particulière, en raison des usages qu’en font les poètes et qui engendre un remodelage de la
forme du vers. Ceux-ci ont tendance, en effet, à établir un accord parfait et ingénieux entre
l’expressionnisme chorégraphique et l’impressionnisme musicalisé par le mouvement du vers,
produisant ainsi des textes où les sons, les images et une surimpression de sens sont présents.
L’écriture poétique suggère, dès lors, la présence d’un corps dansant à décrypter entre les
apparences formelles du vers. Il s’agit donc d’analyser les aspects du corps en mouvement
générateur de signifiés symboliques.